samedi 26 juin 2010

Tetebatu - Kuta Lombok

Reprenons. On vient d'arriver à la fin de notre trek de trois jours. ça ne se voit pas mais on est couvert de cendres et, dois-je l'avouer, assez fourbus...S'assoir dans la voiture et ne rien faire d'autre que de se laisser conduire est assez étrange. La route sera un vrai voyage en soit, comme à chaque fois, surtout que de ce coté de l'île elle est en bien moins bon état (si, si, c'est possible, avec des trous - que dis-je, des fosses - de 2 mètres de diamètre sur la chaussée).

Encore un instantané pris de la voiture. Même sous un ciel de plomb, les paysages sont beaux.

Notre direction? Un village sur les flancs du Rinjani (oui il faut 2h30 pour faire un quart de tour) qui répond au doux nom de Tétébatu. Exotique, non ? On pourrait être chez Pocahontas.
Le village est assez reculé et l'on est pas surpris d'apprendre que l'électricité provient du générateur. Une petite douche (pas pour tout le monde, mais Fly vous l'expliquera mieux que moi en commentaire - note de Bébert : ha, ha, je ris, tiens) et l'on s'installe avec satisfaction dans la pagode qui sert de restaurant et de hall d'accueil. Le service sera d'une lenteur mémorable, on dort à moitié, mais peut importe. On se laisse presque rouler jusque dans nos lits respectifs, et écrasons l'oreiller.
Le lendemain est une journée ensoleillée qui nous permet d'apprécier pleinement la beauté du site.

L'hôtel et son jardin luxuriant. 

Observons deux papillons.

Qu'est-ce que l'on fait ici me demanderez-vous ? Se reposer. Mais encore? Tétébatu est réputé pour ses rizières et ces cascades. Les cascades étant à 4h de marche, nous n'avons pas le temps car on souhaite être à Kuta cette nuit. On décide donc suivre un chemin qui sent bon la noisette à coté de l'hôtel et qui va nous mener directement dans les rizières. 

Les petites cahutes permettent de se protéger du soleil et de faire la sieste.

Les grains de riz de près. Label agriculture biologique garanti.

Très pratique les chemin entre les rizières.

                             Les barrages naturels.                             La plus grosse araignée que nous ayons vu.

Une briqueterie (non, il ne manque pas de "t")..
L'orage menace, il est temps de rentrer. On sait d'expérience que mieux ne vaut pas être dehors quand ça va tomber. Non, il ne faut pas.

Nous quittons Tétébatu le lendemain pour Kuta, un village de pêcheur tout au sud de l'île, réputé pour ses plages et ses déferlantes pour les surfeurs. Nous arrivons à la tombée du soleil (plouf). Une petite promenade sur la plage et un repas dans un boui-boui local, où nous commandons quasiment entièrement en Indonésien. Le serveur est bluffé, nous on est tout fiers.

Anne-Prune se rend dans la Comté.

"Fais moi un jet de Pistage.
- Okay... deux.
- Ca passe."

Le couché de soleil est encore une fois magnifique. Je ne sais pas comment ils font.

Demain, c'est quoi le programme? Plage. Rien d'autre? Non. Une journée banana pancake et plage, nage, château de sable. Les hommes ont bien essayé de faire du snorkling, mais il n'y avait rien à voir. On est pas surpris, le site n'est absolument pas réputé pour.

Je fais sécher mon T-shirt. J'ai oublié mon maillot pour cette journée plage. Et comme je ne suis pas nudiste...

Ce sera notre dernière étape à Lombok. Le lendemain, après avoir engager un taxi dans un cyber-café (y'a-t-il encore des gens que ça étonne ?) nous repartons vers Lembar où un ferry nous ramène à Padangbai, sur Bali. Nous y passons la nuit, avant de nous rendre à Denpasar, où nous restons quelques heures avant de prendre l'avion pour Singapour. Et sur ces bonnes paroles s'achève le récit de notre semaine indonésienne !

Crédits photos, comme d'habitude : Fly, JB & Vip

dimanche 20 juin 2010

Rinjani part 2/2

Deuxième jour

Réveil avec le soleil, il fait un peu frisquet.

Seul JB s'est levé trois quart d'heure plus tôt pour immortaliser le levé de soleil sur le Gunung Rinjani.

Il y a pas mal de vent, mais c'est pas grave, une nouvelle belle journée en perspective.

Après un bon petit déjeuner banana pancake, on repart vers 8h30, direction la caldeira (j'ai appris ce mot il y a un mois ^^). Que de la descente, du bonheur, mais les mollets crient quand même un peu. Le chemin relève souvent plus de la via ferrata, sans ferrata, mais moi j'adore. La vue est magnifique, on ne s'en lasse pas.

Le changement de couleur que vous voyez sur la gauche c'est du aux eaux volcaniques.

La couleur du lac est bluffante, mais on se rend vite compte qu'un volcan en éruption n'est pas du meilleur auspice pour la faune sous-marine, en témoignent les poissons morts échoués sur la rive. Notre guide Lasa nous initie à la pêche au caillou, au grand bonheur des quatre gamins qui m'accompagnent et qui s'empressent de jouer à celui qui tuera le plus gros poisson.

Anak.
Observez ce rocher dans sa main, on sent le prédateur à l'affût.

Arrivés en bas, nous nous dépêchons de parcourir les derniers mètres qui nous séparent des sources d'eaux chaudes. Je ne sais plus trop quoi utiliser comme adjectif ou métaphore pour vous dire que c'était beau, superbe, splendide, les couleurs, le paysage, tout. Seul bémol, et encore, le nuage de cendres permanents (ça vous rappelle l'Islande?), qui donne un aspect très funèbre et délicat au paysage, mais qui nous a gêné à midi. Un peu comme les grains de sable à la plage par jour de vent. Tout crisse sous la dent.

Les sources d'eaux chaudes, testées et approuvées pour se dégourdir les papattes.

Quand je disais qu'il y avait beaucoup de cendres.

On repart pour la montée de l'après-midi, protégés du soleil par les nuages. La partie initiale est une pente légère, un première et j'en suis heureuse. La deuxième partie sera bien plus ardue, moitié escalade avec des petits passage "montée de l'escalier de Minas Morgul" pas dégueulasse. Une pose opportune et une levée des nuages nous permet d'apprécier le gros baboum, suivi du champignon de fumée d'une explosion. Une vraie, avec des morceaux de rochets qui font le bruit de rocket en tombant dans l'eau et sur le sol. Je dois avouer que je suis heureuse de ne pas être aux premières loges, comme nous l'aurions été si l'explosion avait eu lieu à midi.

Pour vous montrer la pente. Appréciez également le brouillard. Il aura le bon ton de se lever à temps pour nous permettre de voir l'éruption.

L'éruption en question. Fly a eu la bonne idée d'empoigner son appareil photo au moment où la détonation se fait entendre. Il est dommage que nous ne puissions vous la faire entendre...

Arrivée enfin au sommet, ma décision est prise, je ne monterai pas jusqu'au sommet. Les 4 autres décident vaillamment de tous y aller, Vip hésiterait même un peu que ça ne m'étonnerait pas (note de Bébert : calomnie !). Il fait bien plus froid ce soir, à cause du brouillard qui obscurcit le soleil. La roche est grise, on est déjà sur d'ancienne coulée de lave. Pas de vue sur le lac, caché par les contreforts du Rinjani, un froid de canard, nous avons donc peu de photo de ce soir là.

Un petit pas pour Bertrand, mais un grand pas pour l'humanité.

Garçon! Un autre thé s'il vous plaît.

Troisième jour


[Bébert prend le relai] La journée suivante commence très tôt, puisque nous sommes réveillés à 2h00 du matin par Lasa... en effet, pour arriver au sommet du Rinjani à temps pour voir le lever du Soleil (aux alentours de 6h00), la montée se fait de nuit. Le temps de prendre un café (à l'indonésienne, avec le marc au fond de la tasse, ça réveille d'autant plus) pour se réchauffer, et c'est l'assaut. Cette partie de l'ascension sera (dites moi si j'me trompe les gars) la plus difficile du trek. La première partie ne change pas réellement de ce que l'on a rencontré jusque là (grimpettes sur des gros cailloux), nous aurons même la chance de voir le rougeoiement de la lave dans le cratère du Barujari en passant au dessus. Après une heure de montée relativement aisée, les choses se compliquent quand le sol devient sableux, puis quand le sable même laisse la place à des éboulis de scories, se qui devient très vite épuisant : pour deux pas vers le haut, l'instabilité du sol et la pente (40% en moyenne) nous font reculer d'un ; pour les mêmes raisons, on ne peut faire de pause pendant l'étape finale de l'ascension, sous peine de reculer lentement... ceci étant encore accentué par le vent, un vent de trois-quarts face, régulier, fort, d'autant plus gênant que le sentier suit la crête du Rinjani, et qu'elle n'est pas très large (entre 2 et 3 mètres). Il fait froid, très froid même, le brouillard ne s'est toujours pas levé, ce qui, la nuit aidant, limite la visibilité à une vingtaine de mètres. Pour résumer, on en pète sérieusement. C'est donc avec fierté que notre équipe arrive la première au sommet, où il n'y a pas grand chose à voir :

Le sommet du Rinjani comme si vous y étiez... la qualité de l'image permet de se faire une idée de l'omniprésence du brouillard. Le truc brillant au fond, c'est JB dans sa couverture de survie, Lasa ayant opté pour un modèle plus traditionnel à carreaux écossais. À gauche, Fly en fait légèrement trop, pendant que Vip vérifie qu'il n'a pas perdu de doigts pendant l'ascension.

La crête et un JB devant. A-t-il mangé sa couverture de survie ? Pour information, la masse de brume derrière lui enveloppe le sommet (oui, le truc qui était parfaitement clair la veille au soir).

La descente nous permet heureusement de sortir du brouillard et d'apprécier le paysage à sa juste valeur... l'orage qui a fait des siennes pendant la nuit nous offre un ciel de toute beauté.

Pour ceux qui se posent la question : oui, le sentier suit la crête.

[AP retourne aux commandes] Un petit déjeuner des plus costaud nous attend, DEUX banana pancakes, pour mon plus grand bonheur, moi qui n'ai rien fait pour mériter ça. Ce matin des méga courbatures se sont insinuées dans mes muscles contrairement à la veille. On amorce la descente, le paysage est superbe, fantomatique dans la brume du matin, avec ce sol gris et ces pins tortueux.

Les nuages bienveillants nous épargnent les affres du soleil qui monte dans le ciel.

Le paysage évolue peu à peu, au fur et à mesure de la descente qui nous ramène vers la civilisation et des températures plus chaudes. Le contour est très vallonné. On passe un moment dans une vraie savane, avec de l'herbe au niveau de la poitrine. On ne s'attarde pas, des fois que les vélociraptors aient envie de casser la croûte.

Voici la savane. Vip est content.

Pas les hautes herbes ! Pas les hautes herbes !

JB le porteur, en chaussure de marche par contre.

On fini dans les rizières, aux abords d'un village. On débouche sur une route, et c'est la fin du voyage. On remercie tous le monde, et surtout les porteurs. Une petit photo de groupe pour immortaliser le moment. Une page d'histoire personnelle à tourner.

Tada ! "gran finale"

La suite au prochain épisode : découvrez l'araignée la plus grosse de la terre, apprenez à vivre sans eau ni électricité, et surtout Pamela saura-t-elle se laisser séduire par John, alors que Jamie ne sait que choisir entre Kim et Rodrigue. Stay tuned.

Crédit photos, toujours les mêmes et ils se reconnaitrons : JB, Fly et VIP

mercredi 16 juin 2010

Rinjani part 1/2

On en était où ? Ah, oui, dans le bateau. On mange, on pionce et on regarde le paysage. Zzzzzzz.
On débarque sur le port de Senggigi, qui ma foi, d'après nos critères occidentaux, n'a rien d'un port, mais plus d'une plage avec des bateaux sur le sable et des bouis-bouis à l'ombre. Il ne nous faudra que 23s pour avoir un taxi pour Senaru, on commence à comprendre que l'industrie du tourisme ressemble à une vraie mafia  - euh famille.  En attendant notre carrosse, Vip déguste des brochettes de satay, (poulet à la sauce cacahuète), et des sticks de riz (bâtonnet de riz dans des feuilles que nous supposons être de bananiers et qui se mange comme une glace). Cette découverte sera d'ailleurs une révolution culinaire pour notre ami Vip.

Le "port" de Senggigi, une atmosphère de sieste du sud, très relaxant
 
Direction Senaru, et là, on n'est pas déçu par le voyage, nous qui n'avions jamais encore vu la circulation sur Lombok, c'est... c'est surprenant. Je vais essayer de vous décrire ça. D'abord la voiture, sans ceinture évidemment, à croire qu'ils les coupent à l'achat. Dans l'environnement immédiat de la voiture, sur la route, des gens à pieds, à carrioles à cheval et surtout à scooter (qui fera l'objet d'un poste à part), des animaux en tous genres, volailles et chiens, des voitures de temps à autres ou des camions. Tout ce petit monde se côtoie avec un sens absent du danger. La règle pour doubler est de klaxonner en continu pour indiquer sa présence. Les gens se croisent en tous sens, et le scooter passe d'une place, voir deux en France à une trois ou quatre places aisées.  La route en elle même peut être lisse ou défoncée telle nos meilleures routes de campagnes.

Voici par exemple une route peu encombrée.

Le fameux panneau de circulation indonésien : interdit de circuler à Superman

Au delà de la route, il y a les paysage. On traverse des champs de rizières, des défilés dans la montagne, le bord de mer, bref, c'est splendide.

Les rizières sur fond montagneux.

Des indonésiens dans les champs. Seuls les hommes ont le droit de travailler dans les rizières.

Un petit aperçu de la mer, nous longeons la cote avant de nous enfoncer dans les terres vers Senaru.

On arrive à la tombée du jour à Senaru, dans un hôtel avec une jolie vue sur la vallée, et un aubergiste qui parle français. Bertrand est agréablement surpris par la fraicheur des lieux (note de Bébert : n'allez surtout pas croire que j'ai trop chaud à Singapour, hein). Nous dormirons sans ventilateur ce soir. Après avoir réglé les détails de notre trek du lendemain, on cherchera pitance dans le village, avec un restaurant à nous tous seuls.

En rentrant nous découvrons le Père de tous les geckos, qui se régale des moustiques de notre chambre.

Premier jour

Levés 6h30 pour partir à 7h30, nous voici équipés de nos beaux tickets rouges attestant de notre entrée dans le parc national. Nous découvrons, notre guide Lasa, qui parle quelques mots de français lui aussi. Il nous explique que beaucoup de français font ce trek.

Levé de soleil à Senaru, vue de l'hôtel. Sérieusement, je ne comprends pas pourquoi les retraités vont dans le Midi...

Notre beau ticket rouge qui nous donne le droit de crapahuter en ces lieux.

Lasa, notre guide écolo et tueur de poisson aux cailloux.

Nous marchons dans la jungle jusqu'au déjeuner. On a fait 1/3 du dénivelé (oui, c'est important). Les singes nous attendent à chaque escale.

"Pisang, pisang", toute la joie de JB se lit sur son visage à l'heure de cette découverte.

Il nous guette, et attend patiemment que nous lui laissions quelques déchets. JB sera très généreux.

Le paysage se transforme au fur et à mesure de notre ascension. La végétation s'arrête presque d'un coup, et nous faisons la course avec les nuages, comme l'a dit Vip.

Cela fait des mois que nous n'avons pas vu de paysage aussi peu luxuriant. De quoi être nostalgique.

Les nuages jouent à cache-cache dans les vallons, on fait la course, et c'est nous qui les battrons à l'arrivée.

La dernière partie, sera assez rude, on approche du 2000 m de dénivelé dans la journée, se sera un record pour moi et un véritable challenge d'être arrivé au bout (en même temps j'avais pas vraiment le choix, sinon, c'était dormir à la belle étoile, brrr). Le panorama d'arrivée n'est pas moche, je dirais même que ça vaut le coup. ;o)

La photo du siècle, celle que l'on montrera à nos petits enfants en vociférant "je l'ai fait".

Le Gunung Barujari, en indonésien "nouveau", seulement 200 ans d'existence. La caldeira s'appelle Segara Anak, "anak" voulant dire lac en indonésien.
 Reverse angle. C'est pentu, n'est-ce pas ? J'imagine bien les paysages irlandais comme ça.

Ce panneau, seul sur cette crête donnant sur le caldeira, indique la direction de Senaru, 2000 m plus bas. Pratique.

En crapahutant sur la colline d'à coté, les garçons sont tombés sur ça. Lasa nous a expliqué que l'armée était venue s'entrainer l'année d'avant et qu'il avait laissé ce monument pour attester de leur passage.

Les singes nous attendent, même à 2 700 m d'altitude.

La température avoisine les 10/12 degrés, un petit vent de crête nous ébouriffe les cheveux. On s'en emmitoufle, mais la fraicheur n'est pas désagréable. Le soleil a décidé de nous faire une fleur et nous offre son couché comme j'ai rarement eu l'occasion d'en voir. 

Les nuages dans les vallons. Je ne m'en lasse pas.

No comment. Laissez la police faire son travail.

A ceux qui se posent la question, oui c'était vraiment comme ça. 

L'homme mystère.

On mangera à la chandelle et la lampe frontale de Fly. Et même quand il n'y a plus de lumière, le paysage du ciel et de la voie lactée est bluffant.

  La voie lactée comme on a peu l'occasion de la voir, sans pollution lumineuse, avec une précision que seul l'air de la montagne peut offrir.

Crédit photos, toujours les mêmes et ils se reconnaitront : JB, Fly et Vip.