lundi 25 janvier 2010

Jungle fever

Singapour c'est une ville, une vraie, mais pas que. Car voilà, la vaste tâche verte au milieu de Singapour est un parc naturel, alors profitons-en. Ainsi, armés de notre courage et de notre volonté, nous nous sommes extirpés des draps en ce samedi matin (12h00 c'est encore le matin ^^) avec une bonne résolution, aller marcher, et pour ce faire, quoi de mieux qu'un morceau de forêt vierge ?
Bon, le coup du courage et de la volonté, c'est partiellement vrai, l'essentiel de ces deux forces ayant été fourni par Renaud (le cousin d'Anne-Prune en semestre d'études à Singapour, pour les deux du fond qui suivent pas), Amélie, sa copine, ainsi que Christelle et Aurélie, deux amies de ces derniers en déplacement forcé à Singapour, et forcément avides de découvertes.

On vous passe les détails de notre arrivée sur le site avec une demi-heure de retard car gothere (ô merveilleux Mappy local) est codé avec les pieds. Le parc se trouvant être le point culminant de l'île, nous gravissons les quelques centaines de mètres nous séparant encore de notre objectif... plus on monte, plus on rencontre d'occidentaux en short et tongs, et d'asiatiques en vêtements de sport et chaussures de rando. On n'a pas encore aperçu l'entrée de la "Bukit Timah Nature Reserve" que nous sommes dévisagés avec la dernière des grossièretés par une horde de macaques aux positions d'un goût douteux. Le routard avait dit vrai, les macaques sont bien en liberté. Et il n'y a pas qu'eux...

Un beau varan - flirtant allègrement avec le mètre - nous fait l'insigne honneur de déambuler à quelques mètres de l'entrée du parc. Ca change des geckos...

On monte, on monte, et on finit par arriver au gros caillou qui sert de panneau indicateur et qui nous dit que c'est le début de l'aventure (fléchée, on est à Singapour quand même), la forêt primaire à une demi heure du centre ville, dont seulement deux villes au monde peuvent se vanter (Rio de Janeiro est sa rivale).

La jungle, enfin !

Nos gourdes en poche nous nous lançons sur l'itinéraire bétonné (on s'imagine déjà dans un âpre combat avec mère nature, machette à la main, encerclé par des hordes de piranhas dans des marais luxuriants, mais non, la bienfaitrice civilisation est passée avant nous... aaah, Singapour) pour lui préférer très vite un chemin de traverse avec de la vraie terre dessus (héhéhé, mais où ai-je rangé ma machette ?...). On est venu pour ça quand même ! Au passage, on notera que nous perdons 70% de notre auditoire singapourien de la sorte, ces derniers préférant le confort du macadam à l'authenticité du terreau forestier.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Ici, les végétaux s'en donnent à cœur-joie, et prennent des formes toutes plus surprenantes les unes que les autres.

On avance et l'on s'arrête toutes les 5 minutes pour prendre une photo, s'ébahir de la taille et de la forme de la flore, crier des embuscades de la faune (avec de biens belles araignées notamment, mais mon appareil photo s'étant révélé arachnophobe - comprendre par là qu'il refusa systématiquement de faire la mise au point sur les membres de ce noble embranchement - je ne puis vous régaler des quelques images de ces charmantes et athlétiques bestioles) ou encore boire un coup.

"Plop, plop"... à Singapour, c'est le printemps tous les jours.

Ici, même les plantes grimpantes ont des troncs... et des allures de grands méchants en armures à pointes.

On croise des gens avec des bâtons de marche (je rappelle que le plus haut sommet de Singapour que nous sommes en train de gravir culmine à 163 m). Je suppose que c'est petit de se moquer de l'ignorance des autres mais ça m'a fait franchement rigoler. Tiens d'ailleurs maman (précisons dans l'intérêt de tous que c'est la plume d'Anne-Prune qui s'exprime ici), cette photo est pour toi :

Au pied du parc, une fontaine toute équipée de brosses de toilettes, pour nettoyer ses chaussures après l'aventure... sachant que les principaux utilisateurs de ce "stand" ont sagement suivi la route de béton.

Une promenade pleine de dangers !

A part des insectes et des arbres, on ne voit ni oiseaux ni mammifères bien que ça pépie dure sous la canopée. S'est en s'approchant du sommet que l'on retrouve les macaques. S'ils sont en liberté, ils n'en ont pas moins compris qu'il n'y a plus besoin de chasser dès lors que les grands singes que nous sommes leur donnent à becqueter à la demande (bien que cela soit, comme il se doit à Singapour, formellement interdit). Ils sont agglutinés au sommet et à l'entrée, deux points stratégiques pour le visiteur.

"Qu'ils sont meugnoooooons..." oui, mais le papa n'est pas loin, et lui, il sait montrer les dents.

Un peu d'humour singapourien... et la preuve qu'ils ont le sens de l'auto-dérision.
Le sommet nous gratifie d'un arbre majestueux, croulant sous les lianes et autres plantes parasites. Un petit vieux qui fait du Tai Chi nous regarde avec suspicion... nous diagnostiquerons a posteriori qu'il s'agissait d'un des nombreux - et ô combien furtifs - flics en civil de Singapour, à l'affût d'un mauvais coup (affaire à suivre...).

Amélie et Aurélie posent fièrement devant le repaire des macaques du sommet de la réserve.

Non loin de là, une antenne, un grillage, et un pictogramme savoureux que je ne peux m'empêcher de vous faire partager.

En résumé, une mini-rando au milieu d'une vrai jungle, une végétation envahissante, une myriade de bruissements inconnus, et des senteurs bien différentes de celles de nos forêts françaises... un oasis de vie sauvage dans un monde sur-urbanisé, rafraîchissant. Bonne semaine à tous, et à bientôt !

vendredi 15 janvier 2010

Paranoid androids

Il y a quand même un truc dont il faut que l'on vous parle... nous sommes menacés. Par qui ? Ha, ha, naïfs que vous êtes, mais par tout le monde. Par l'Occident. Par la crise économique, le réchauffement climatique. Par nos voisins, par la petite vieille dans le métro, par les jeunes à casquettes. Par les watchbirds. C'est en tout cas ce que le gouvernement singapourien voudrait nous faire croire. Singapour est un pays qui a peur, et cet aspect de la ville nous apparaît suffisamment important dans notre vie de tous les jours pour vous en faire part...

D'une part, il y a les affiches "publicitaires" appelant chacun à la prudence, et qui rappelle que si Singapour est un des pays les plus sûrs du monde, ce n'est pas une raison pour croire que l'on est en sécurité.

Dans la langue de Molière ça donne (à peu près) : "Un faible taux de criminalité ne veux pas dire pas de criminalité" avec en encadré rouge "N'ignorez pas les faits, soyez attentifs". Je passe sur la symbolique éloquente de l'autruche ("... une politique qui court vite, une politique qui pond des gros oeufs !").

Vous aurez peut-être comme nous remarqué l'aspect culpabilisant de l'affiche : la sécurité n'est pas l'affaire des autorités, mais bien de l'individu. Une simple impression un peu tirée par les cheveux, dites-vous ? Si c'était la seule affiche dans ce cas, nous voulons bien, mais...

Un jeu de mots astucieux sur "Careless" (inattentive) pour la victime du pickpocket et "Cashless" (sans argent) pour le pickpocket lui-même... sous-entendu : il n'a pas d'argent, ce n'est pas vraiment de sa faute, si vous le tentez avec une surexposition de richesses, et bien c'est de votre faute, mademoiselle, faudra pas venir pleurer après. Cette campagne de pub comptent 5 ou 6 affiches différentes du même acabit, sur le thème de "si tu te fais voler, tu l'as bien cherché".

Et pourquoi se contenter des panneaux d'affichage pour prêcher la bonne parole ? Il y a des supports bien plus avantageux, et en plus ils circulent dans toute la ville toute la journée...

"Les menaces ne sont pas si évidentes" avec une image représentant un homme portant un masque à gaz, et un autre avec une cagoule... vous la sentez, la saine ambiance de suspicion que l'on vise à nous faire atteindre ?

Je n'ai hélas pas d'image pour ajouter à cela la vingtaine de caméras qui équipe chaque sortie de métro, ou les écrans de télévision dans le métro qui passent en boucle (entre deux spots réellement publicitaires) des consignes pour surveiller les gens bizarres qui laissent des bagages sans surveillance, des récapitulatifs historiques et des images des attentats urbains les plus meurtriers de ces 10 dernières années, une reconstitution d'un attentat à la bombe imaginaire dans une ligne de Singapour (orchestré par un machiavélique petit jeune à casquette)... en bref, en plus de se méfier du pickpocket qui sommeille probablement au fond de votre voisin de siège de bus, il ne faut pas oublier que son sac à dos contient probablement 3 kilos de C4, et que s'il pianote sans arrêt sur son portable, c'est sans doute parce que le détonateur est caché dedans. Précisons au passage qu'aucun attentat n'a jamais frappé Singapour, si l'on en croit Wikipédia...

En plus de tout cela, Singapour est une ville mondialement connue pour le nombre extravagant de délits qu'il est possible d'y commettre... tout ou presque est susceptible d'être puni, et prendre des photos ne fait pas exception à la règle, ce qui limite bien entendu l'étendu de nos arguments photographiques.

Des panneaux dans ce style, il y en a un peu partout en ville, mais je n'ai hélas pas de photos pour illustrer les plus "rigolos", qui arborent en dessous de chaque pictogramme le marquage "Fine 1000$" ou "Fine 500$". Vous aurez compris qu'il s'agit du montant des amendes associé à chaque infraction. Ajoutez à cela que la plupart des policiers ne portent pas d'uniforme ("pour mieux te protéger, mon enfant..."), et vous comprendrez que les singapouriens sont un peuple assez discipliné.


Et vous pensez que ça s'arrête une fois chez vous, à l'abri de votre petit quatre pièces au 25ième étage d'un immeuble résidentiel ? Pensez donc...

Dans le living-room... "chouette, c'est pratique, une porte coulissante, il doit y avoir un placard derrière".

Effectivement, derrière la deuxième porte (deux portes, bah, pourquoi pas...), il y a bien un petit cagibi. Mais fichtre, quelle est donc cette petite affichette jaune sur l'intérieur de la porte ?

Je vous traduis la première ligne : "Ce placard/penderie est également un abri de défense civile". Le reste de l'affiche récapitule (dans les 4 langues de Singapour) les consignes à suivre en cas d'alerte (incluant l'ordre de se verrouiller à l'intérieur - probablement pour échapper aux hordes de zombis radioactifs - pendant une alerte, et l'utilisation d'un transistor radio pour suivre, toujours, les injonctions gouvernementales).

Tout ça pour dire que les rapports humains à Singapour sont singulièrement distants... et le gouvernement s'en rend compte (un peu tard ?), la ville affichant des statistiques sociales déplorables. Aussi, à côté des spots publicitaires alarmistes fleurissent maintenant d'autres petits films faisant l'éloge de la gentillesse, de l'amabilité, de la joie de vivre et de la politesse.

Alors vous voyez bien, qu'il reste un espoir...

[mode Bébert ON] Sans aucun rapport avec ce joyeux exposé, ceux d'entre vous qui s'étaient particulièrement émus de la présence de la caisse rouge dans nos bagages seront heureux d'apprendre que mes activités peinturluristiques ont repris depuis peu, suite à la naissance de l'atelier 2.0 :

Joie et brossage à sec !

Pleinement conscient du caractère particulièrement inintéressant de cet aspect de mon existence pour la majorité des lecteurs de ce blog, je n'encombrerai pas ce dernier des photos (floues) de mes créations... mais le besoin de communiquer et de partager est important pour le geek qui parfois s'exprime en moi, aussi informe-je la populace de l'ouverture d'un deuxième blog (le lien est également disponible dans l'encart des blogs amis sur votre droite), n'ayant d'autre but que de parler de figurines, de jeu de rôle, et de tout ce qui n'aura pas sa place sur Chaussette ! [mode Bébert OFF]

Sur ces bonnes paroles, nous rendons l'antenne pour aujourd'hui.

lundi 4 janvier 2010

Into the wild

Nous ne le savions pas, et vous non plus probablement, mais Singapour possède le plus grand parc national destiné aux oiseaux au monde. Il s'appelle Jurong Bird Park, et possède un très beau site web, si vous souhaitez y faire un tour. En bons touristes, et sur les conseils express du routard, nous avons tenté notre chance de ce côté pour le weekend de Noël.

Au programme : jungle tropicale et plumages bariolés.

Au fur et à mesure que notre route se rapproche du Bird Park, la concentration en occidentaux dans le bus augmentent. Arrivés sur place, on se fait tout de suite repérer par des vendeurs du parc qui essayent de nous faire croire que l'entrée coute 23 $ (bien essayé, les gars), avant d'amender (après ma dénégation) que c'est un supplément si on veut prendre le "petit train", qui est en fait un monorail. Les asiatiques sont durs en affaires et l'on s'en rend compte chaque jour.
Une fois nos billets en poche, on traverse le "gift shop" avant de pouvoir rentrer dans le parc et on tombe sur une des attractions du parc : se faire prendre en photos avec des perroquets bariolés. Le premier truc qui me frappe c'est à quel point les perroquets peuvent crier FORT. On s'éloigne vite de la zone photos et on commence la visite du parc. On passe par l'aquarium à manchots empereur et Adélie (on ne s'attendait pas vraiment à tomber sur eux dans le coin), avant d'attaquer la visite du parc proprement dit. Et là, ça vaut le coup. Les oiseaux sont très peu en cage, la plus part son juste dans des petits enclos, très bien camouflés (les enclos, hein, pas les oiseaux). Et les oiseaux en eux mêmes sont superbes, et surtout peu farouches, ce qui permet de les admirer à loisir.


Vous aurez remarqué la présence à l'arrière-plan de deux autochtones dans leur habitat naturel.

C'est là que l'on se rend compte que dans les zoos il y a toujours les mêmes. Dans un parc dédiés entièrement à eux, on découvre (pour ma part) des oiseaux étonnants. J'ai appris que les ibis pouvaient être rouges. Qu'il existait des oiseaux qui ressemblent à des paons, ou des dindes, mais en mauve.

Flegmatiques, les dindes ("crowned pigeon", comme on les appelle plus respectueusement).

Que les perroquets sont sans doute les animaux dont le cri est le plus perçant. Que ces derniers n'ont pas l'apanage des jolies couleurs de plumage.

Une sorte de corbeau/gros pigeon tropical, tout en irisations, une petite merveille.

Que le coq est sans doute celui dont le cri porte le plus loin. On rentre dans des volières avec des oiseaux en liberté, attirés sur des promontoires par des fruits, on pourrait presque les toucher...

Et encore une fois, on ne les sent que moyennement dérangés par l'objectif. C'en est presque vexant.

Et puis il y a une volière (titanesque) où l'on évolue dans la canopée, sur des ponts de bois, on se sent vraiment comme un petit Indiana Jones, et d'autant plus que le parc brille également par sa flore, luxuriante et omniprésente.

Le pylône principale de la volière, qui donne une idée de ses dimensions (et ce n'était pas la plus grande).

L'aventurière de l'arche perdue.

Les oiseaux évoluent dans une véritable forêt tropicale, encore une fois on sent bien qu'il n'a pas trop fallu pousser les plantes à investir les lieux : ici le bougainvillier pousse comme du chiendent (on en trouve partout sur les bords des routes), et rares sont les arbres à abriter dans leurs branches moins de quatre autres variétés de plantes plus ou moins parasites. Bref, la nature s'en donne à cœur joie, et dans un parc qui lui est dédié, c'est encore plus frappant.


Bon, tout cela n'empêche pas d'enjoliver un peu l'atmosphère : la chute d'eau ci-dessus, par exemple, est artificielle.

Pour conclure, un endroit vraiment sympa, idéal pour se familiariser avec la faune locale (encore que, pour les manchots...), ou juste pour se balader tranquillement (en entre deux averses) sous les regards curieux des volatiles.


Ce regard, par exemple, m'émeut toujours terriblement.

Et pendant ce temps, dans l'ombre de ses comparses, alors que l'attention des foules se focalise sur les plumages chatoyants de ses cousins, une ombre rôde, elle est là, elle observe, inlassablement...



But who watches for the watchbirds ?

Sur ces bonnes paroles, et en vous souhaitant une bonne rentrée (à supposer qu'une rentrée puisse l'être), bonne journée, et à la prochaine fois.

vendredi 1 janvier 2010

"Welcome to Little India"

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Quand on arrive à Little India on peut difficilement se tromper. D’abord tous les indiens du bus descendent à ce seul arrêt. Ensuite, on est accueilli par des couleurs roses fushia et des panneaux décoratifs que l’occidental moyen qualifiera de kitsch.

Serangoon Road, c'est l'artère principale de Little India, mais ça, vous l'aviez compris : un panneau arborant une fleur de lotus, l'indice est assez flagrant.

On déambule dans la rue, et l’on se fait arrêter par un petit monsieur dont le sourire s’élargit quand il apprend que l’on est français. Il nous parle de Platini et de la tour Eiffel. On comprend qu’il veut nous vendre ses cachemires, et il déchante vite en apprenant que l’on vit ici et que ses arguments ont peu de chance de faire mouche.

 
Dunlop Street, où les devantures des boutiques sont bien loin de celles des malls de verre qui pullulent dans le centre-ville... on préfère cette Singapour là.


On passe ensuite dans une petite allée couverte. Il y a principalement des magasins qui travaillent le bois et qui vendent des babioles, des ateliers de coutures avec des vieilles Singer et des monsieur encore plus vieux qui s’acharnent sur ces pauvres bêtes, et des magasins d’épices et autres denrées inconnues de nous.

Entre l'omniprésence des couleurs vives, les étals de fruits tropicaux et les senteurs exotiques des sacs de curry, on se sent réellement ailleurs.

On se fait interpeller à chaque stand par des « miss » (ils savent que c’est miss qui a le porte-monnaie ^^) et malheur si j’ai l’audace d’avoir l’air intéressée. Il faut alors se les décoller des basques, à croire qu’ici européen rime avec argent, malgré le nombre d’expats présents dans la ville. Comment leur faire comprendre que tous les expatriés n’ont pas un salaire d’expatrié ?

Comme vous pouvez le constater, les rues sont beaucoup moins "cleans" que dans le reste de la ville. Cela amène d'ailleurs un problème révélateur des ambiguités des objectifs du gouvernement : soucieux de l'image de la ville, ce dernier souhaite rénover les quartiers les plus désuets, ce qui place Little India dans le collimateur des autorités... à ceci près que l'autre priorité de la ville est de préserver sa richesse culturelle, afin de ne pas se faire submerger par un occidentalisme jugé trop envahissant. Du coup Little India, on en fait quoi ?
Notre périple nous amène dans des rues moins propres que ce que l’on a l’habitude de trouver à Singapour mais ça rit, ça papote, ça grouille de vie, et de regards en coin des garçons sur mes jambes nues (note de Bébert : une nouvelle fois, l'identité de l'auteur de ce billet ne fait aucun doute...). On passe devant un temple, rose vert et bleu pastel, couvert de statues tarabiscotées qui nous évoque un cartoon.

Un peu comme les statuettes des saints qui garnissent les façades de nos églises et cathédrales, mais en plus jovial.
On se dirige vers le Mustafa Mall, le seul mall ouvert 24h /24h. On rentre et là, c’est comme se retrouver sur le champ de Mars pour voir le 14 juillet. C’est plein de chez plein, on trouve de tout, au RDC électronique, bijoux et produit de beauté de tous les pays. Et ce du sol au plafond, comme dans les vieilles bibliothèques. Il y a des affaires à faire, ça se sent au bout du nez. Au sous sol, les vêtements, mais pas vraiment organisé comme chez nous : par exemple il y a marqué Adidas et dans ce rayon on trouve toutes les fringues Adidas des 10 dernières années. Un vague essai de rangement par taille, mais ça ressemble plus à un magasin de fripes qu’autre choses. Et toujours ce monde partout, on se croit plus au marché que dans un centre commercial.

Pour une raison échappant au bon sens, nous n'avons aucune photo du Mustafa Mall... pour ne pas léser le lecteur, voici donc une image du panneau indicateur signalant l'endroit, nous laissons le reste à votre imagination.
On ressort à la lumière, on respire un grand coup comme si on venait de sortir de l’eau. Comme notre estomac crie famine, on se trouve un petit resto pas loin. On rentre ensuite tranquillement à pied en sens inverse. J’ai la bonne idée de vouloir explorer une petite allée avec un joli arbre et pas mal de monde. On se rend bien vite compte qu’il n’y a que des hommes dans la rue, et en regardant ce qu’ils regardent on s’aperçoit que se sont des lupanars. Pour n’avoir jamais vu de quartier équivalent, ça m’a paru bien chaste, il y a des portes ouvertes sur la rue qui donnent dans une pièce éclairée en rouge où les femmes tout habillées sont assises sur des chaises en plastique. C’est tout, pas de décolleté, ou de pose aguicheuse. Evidemment tous les mecs présents se marre, à nous voir débarquer en couple et blancs de peau. Mais on continue, on se drape dans notre dignité et on traverse la rue quand même, non mais.

Ici, mêmes les tabloïds ont un goût de voyage... pour information, ils sont écrits en tamoul, l'ethnie indienne la plus représentée à Singapour.
Voilà, ce fut la surprise du jour, le reste se passa sans encombre, à part la pluie, bien sûr.

Au passage, vous l'aurez peut-être remarqué, mais nous sommes en 2010 : il va de soi que nous vous souhaitons une bonne année, une bonne santé, un café, l'addition, et tout le reste ! Sur ce, bonne journée/soirée/nuit, et à bientôt !