Quand on arrive à Little India on peut difficilement se tromper. D’abord tous les indiens du bus descendent à ce seul arrêt. Ensuite, on est accueilli par des couleurs roses fushia et des panneaux décoratifs que l’occidental moyen qualifiera de kitsch.
Serangoon Road, c'est l'artère principale de Little India, mais ça, vous l'aviez compris : un panneau arborant une fleur de lotus, l'indice est assez flagrant.
On déambule dans la rue, et l’on se fait arrêter par un petit monsieur dont le sourire s’élargit quand il apprend que l’on est français. Il nous parle de Platini et de la tour Eiffel. On comprend qu’il veut nous vendre ses cachemires, et il déchante vite en apprenant que l’on vit ici et que ses arguments ont peu de chance de faire mouche.
On passe ensuite dans une petite allée couverte. Il y a principalement des magasins qui travaillent le bois et qui vendent des babioles, des ateliers de coutures avec des vieilles Singer et des monsieur encore plus vieux qui s’acharnent sur ces pauvres bêtes, et des magasins d’épices et autres denrées inconnues de nous.
On se fait interpeller à chaque stand par des « miss » (ils savent que c’est miss qui a le porte-monnaie ^^) et malheur si j’ai l’audace d’avoir l’air intéressée. Il faut alors se les décoller des basques, à croire qu’ici européen rime avec argent, malgré le nombre d’expats présents dans la ville. Comment leur faire comprendre que tous les expatriés n’ont pas un salaire d’expatrié ?
Dunlop Street, où les devantures des boutiques sont bien loin de celles des malls de verre qui pullulent dans le centre-ville... on préfère cette Singapour là.
On passe ensuite dans une petite allée couverte. Il y a principalement des magasins qui travaillent le bois et qui vendent des babioles, des ateliers de coutures avec des vieilles Singer et des monsieur encore plus vieux qui s’acharnent sur ces pauvres bêtes, et des magasins d’épices et autres denrées inconnues de nous.
Entre l'omniprésence des couleurs vives, les étals de fruits tropicaux et les senteurs exotiques des sacs de curry, on se sent réellement ailleurs.
On se fait interpeller à chaque stand par des « miss » (ils savent que c’est miss qui a le porte-monnaie ^^) et malheur si j’ai l’audace d’avoir l’air intéressée. Il faut alors se les décoller des basques, à croire qu’ici européen rime avec argent, malgré le nombre d’expats présents dans la ville. Comment leur faire comprendre que tous les expatriés n’ont pas un salaire d’expatrié ?
Comme vous pouvez le constater, les rues sont beaucoup moins "cleans" que dans le reste de la ville. Cela amène d'ailleurs un problème révélateur des ambiguités des objectifs du gouvernement : soucieux de l'image de la ville, ce dernier souhaite rénover les quartiers les plus désuets, ce qui place Little India dans le collimateur des autorités... à ceci près que l'autre priorité de la ville est de préserver sa richesse culturelle, afin de ne pas se faire submerger par un occidentalisme jugé trop envahissant. Du coup Little India, on en fait quoi ?
Notre périple nous amène dans des rues moins propres que ce que l’on a l’habitude de trouver à Singapour mais ça rit, ça papote, ça grouille de vie, et de regards en coin des garçons sur mes jambes nues (note de Bébert : une nouvelle fois, l'identité de l'auteur de ce billet ne fait aucun doute...). On passe devant un temple, rose vert et bleu pastel, couvert de statues tarabiscotées qui nous évoque un cartoon.
Un peu comme les statuettes des saints qui garnissent les façades de nos églises et cathédrales, mais en plus jovial.
On se dirige vers le Mustafa Mall, le seul mall ouvert 24h /24h. On rentre et là, c’est comme se retrouver sur le champ de Mars pour voir le 14 juillet. C’est plein de chez plein, on trouve de tout, au RDC électronique, bijoux et produit de beauté de tous les pays. Et ce du sol au plafond, comme dans les vieilles bibliothèques. Il y a des affaires à faire, ça se sent au bout du nez. Au sous sol, les vêtements, mais pas vraiment organisé comme chez nous : par exemple il y a marqué Adidas et dans ce rayon on trouve toutes les fringues Adidas des 10 dernières années. Un vague essai de rangement par taille, mais ça ressemble plus à un magasin de fripes qu’autre choses. Et toujours ce monde partout, on se croit plus au marché que dans un centre commercial.
Pour une raison échappant au bon sens, nous n'avons aucune photo du Mustafa Mall... pour ne pas léser le lecteur, voici donc une image du panneau indicateur signalant l'endroit, nous laissons le reste à votre imagination.
On ressort à la lumière, on respire un grand coup comme si on venait de sortir de l’eau. Comme notre estomac crie famine, on se trouve un petit resto pas loin. On rentre ensuite tranquillement à pied en sens inverse. J’ai la bonne idée de vouloir explorer une petite allée avec un joli arbre et pas mal de monde. On se rend bien vite compte qu’il n’y a que des hommes dans la rue, et en regardant ce qu’ils regardent on s’aperçoit que se sont des lupanars. Pour n’avoir jamais vu de quartier équivalent, ça m’a paru bien chaste, il y a des portes ouvertes sur la rue qui donnent dans une pièce éclairée en rouge où les femmes tout habillées sont assises sur des chaises en plastique. C’est tout, pas de décolleté, ou de pose aguicheuse. Evidemment tous les mecs présents se marre, à nous voir débarquer en couple et blancs de peau. Mais on continue, on se drape dans notre dignité et on traverse la rue quand même, non mais.
Ici, mêmes les tabloïds ont un goût de voyage... pour information, ils sont écrits en tamoul, l'ethnie indienne la plus représentée à Singapour.
Voilà, ce fut la surprise du jour, le reste se passa sans encombre, à part la pluie, bien sûr.
Au passage, vous l'aurez peut-être remarqué, mais nous sommes en 2010 : il va de soi que nous vous souhaitons une bonne année, une bonne santé, un café, l'addition, et tout le reste ! Sur ce, bonne journée/soirée/nuit, et à bientôt !
Au passage, vous l'aurez peut-être remarqué, mais nous sommes en 2010 : il va de soi que nous vous souhaitons une bonne année, une bonne santé, un café, l'addition, et tout le reste ! Sur ce, bonne journée/soirée/nuit, et à bientôt !
6 commentaires:
Bonne et heureuse année à vous aussi ! :)
Comment ça se dit en tamoul ? ;p
Très très bon le coup de la miss qui a le porte monnaie :)
J'émets cependant une autre hypothèse : la miss est un plus attirée que le mister par les trucs qui brillent. C'est donc naturellement qu'elle est la cible des vendeurs ! (mwhahaha)
Question technique : la vache est elle aussi sacrée à Little India ? (ou alors, c'est ptête des little vaches ?)
Et puis, bonne année et meilleurs voeux tout pareil !
Coucou les coupaings !
Bon, là tout de suite je vais me griller ua delà du possible. J'assume:
Ce matin avec mon café et mon chat (notion importante) j'ai entrepris d'aller m'enveiller devant mon pc. Bon là ça va.
Et alors que je cliquait gentiment, le félin cité au dessus a mollement étendu sa patte pour coincer le "Ctrl" de droite, alors que j'allai poster un commentaire sur ce blog qui faisait rien qu'a pas être à jour...
Devinez quelle lettre j'avais sous la pogne à ce moment là ?
Bien vu petit scarabée. Le "R".
Et pour les (rares) qui savent pas, ça fait quoi "Ctrl + R" sous un navigateur digne de ce nom ?
MISE A JOUR sauvage avec vidage de ton cache.
Et là devant mes yeux horrifiés ce sont trois semaines de bloging que je découvrais. Qui qu'avait jamais rechargé sa page hein ?
Bref mea maxima coulpa pour le commentaire que j'ai bien failli poster et merci pour cette fin de réveil fabuleux.
Nan pasque du coup j'ai découvert pèle-mêle les Pringle's roses, les lupanars, les bestioles sauvages à camouflage et cornes, Noël à Singapour et AP dans une boite!
Et du coup mon message est exagérément long pour un commentaire mais je me suis tellement bidonné et émerveillé ces derniers quarts d'heure que je pouvais pas faire autrement que de vous le faire partager :D
Et pour clôturer (enfin ;) ) ce message, une très bonne année à vous et merci pour ces nouvelles très chouettes!
Ah et pour info (je pouvais pas laisser passer ça):
- les blattes de noël à Nouméa (où il fait une température pas trop polaire non plus) ça fait facile 6 cm sans les antennes :)
- j'ai sauvagement crié "Ian Malcom a.k.a. Mr Jeff Goldblum" tout seul lors de ma lecture du billet "histoire naturelle". Alors bravo Fly et Bébert et ouille pour moi, pasque mon chat (souvenez vous, il ronquait sur mes genoux) a moyennement apprécié le réveil :)
- poutoux
Nouméa
@Fly : excellente question, j'hésitais encore entre chinois, malais et tamoul pour ma LV3, c'est gentil de m'filer un coup d'main. :p
@KoXxX : ton hypothèse me paraît viable, reste à effectuer les tests sur un échantillonnage plus représentatif... pour les vaches, pas une seule dans les rues de Little India (ou dans le métro), je ne peux donc que supposer que les croyances sont les mêmes qu'en Inde, sans pouvoir étayer plus...
@Nouméa : Ton chat m'a tout l'air d'être à la hauteur de son propriétaire... nous voilà quittes, puisque tu m'as bien fait rire aussi. :)
Pas de vaches à Little India ??? Pas même une petite chèvre ? Dis moi au moins qu'il y avait des chiens affamés qui dormaient au soleil ?
Bientot AP en sari coloré ?
Bonne année et bisous !
Salut les jeunes expats,
Bonne année à vous deux et continuez vos récits.
je piaffe d'impatience de connaitre la suite ...
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