mercredi 14 septembre 2011

Tokyo, épisode 2 : "Ze Tokyo style"

Après avoir gambadé (et perdu une ou deux rotules) sur les pentes du Fuji-san, nous revenons vers Tokyo, où nous allons passer le reste de notre séjour... 4 jours dans la ville, on ne dirait pas comme ça, mais on va devoir galoper.

Et ce, dès notre première soirée sur Tokyo : le temps de prendre une douche, et hop, nous partons pour Shibuya, haut-lieu de la vie nocturne tokyoïte. Shibuya, c'est l'image que l'on a tous du Japon : des néons partout, des écrans géants, de la lumière, du bruit, et une intense activité 24 heures sur 24. On y trouve des restaurants, moult bars, et plus généralement de quoi passer une soirée entre potes.

Shibuya vu d'en bas.
Shibuya vu d'en haut : le petit bonhomme du feu piéton vient de passer au vert... notez le passage clouté en diagonal, qui rend la traversée assez périlleuse, on s'y sent comme un Millenium Falcon dans un champ d'astéroïdes.
Nous passerons la soirée dans un izakaya (bar/restaurant où l'on commande des plats à partager - un peu comme les bars à tapas espagnols) en compagnie d'Issei, collègue francophile de KoXxX.

Le lendemain (non, je n'essaierai même pas de glisser un "de bonne heure"), nous commençons la journée par un petit tour dans Harajuku, temple de la mode japonaise (et par extension - paraît-il - mondiale). Le quartier est bien entendu réputé pour ses nombreuses boutiques (non, sans rire ?), mais surtout pour les lolitas, ces japonaises qui profitent des week-ends pour s'habiller comme des héroïnes de manga, et qui se regroupent pour parader dans les rues de Harajuku... curieux mélange donc, où des marques luxueuses font face à aux accessoires gothiques à pointes et autres robes de princesse roses fluos.

Harajuku un dimanche, sans surprise, c'est assez peuplé. De lolitas en revanche, point... étonnant ? Pas vraiment, à en juger par la suite des évènements.
La vraie Harajuku street, bien moins animée que la précédente en ce dimanche matin. Bien que moins haute en couleur (et en volume sonore) que sa voisine, on peut y être surpris aussi...
... et notamment par des choix architecturaux "conceptuels".
Changement de décor, 500 mètres plus loin : bienvenue au Yoyogi park. Le centre-ville fait place à un vaste parc ombragé (la bonne idée) par des arbres centenaires. Calme, verdure et zen attitude, ou comment sortir du vacarme urbain en quelques pas.

Une des nombreuses toriis qui parsèment l'endroit. Une torii, c'est une porte sacrée dans la religion shintoïste, censée marquer la frontière entre le divin et le profane. Celles du Yoyogi park sont assez impressionnantes.
Un peu plus loin, un mur de tonneaux de saké (!), offerts en célébration lors de la construction du temple (car oui, un temple se cache en ces lieux - habilement dissimulé au coeur du parc).
Plus surprenant est le mur de tonneaux de vin de Bourgogne lui faisant face. Ils en faut pour tous les goûts, après tout.
Avant d'entrer dans le temple, passage obligé par cette petite fontaine. Heureusement pour nous, pauvres mortels, AP connaît la bonne manière de procéder pour ne pas attirer le mauvais œil : on se lave d'abord la main droite (à moins que ce ne soit la gauche) en versant de l'eau dessus à l'aide d'une petite louche en bois, on procède de même pour la main gauche (ou serait-ce la droite ?), puis on rince la petite louche dont on s'est servi.
L'entrée du temple (ce qui laisse manifestement KoXxX perplexe).

Dans l'enceinte (à ciel ouvert), des arbres sacrés : facile à reconnaître, puisqu'ils sont décorés de petits éclairs en papier et de cordes (en plus de faire preuve d'une certaine classe).
Encore un arbre sacré ; les plaquettes en bois du premier plan sont des souhaits, couchés par écrit sur de petites planches puis suspendus sous l'arbre.

Pendant ce temps, une mariée se prépare ; on me signale à mon oreillette que la robe complète comprend un kimono rouge en plus du blanc (précisons qu'il ne fait vraiment pas froid - mais alors vraiment pas).


Après cette intense moment de communion avec mère Nature, nous revoilà prêts à reprendre notre exploration urbaine (mais où s'arrêteront-ils ?). Nous n'allons pas très loin, puisque que l'une des entrées du parc donne sur notre objectif suivant, Omotesando : une grande rue commerçante, l'équivalent des Champs Élysées, mais à Tokyo.

Oui, j'aurais aussi pu dire "comme Orchard Road à Singapour", mais c'eut été un peu plus obscur (n'en déplaise à nos amis singapouriens).
Nous n'avions prévu d'y faire qu'un passage éclair, seulement voilà... nous comprenons tout d'un coup pourquoi les lolitas se sont faites aussi discrètes à Harajuku aujourd'hui : Omotesando est en liesse, à l'occasion du Yokusai Festival. Nous n'avons pas très bien compris de quoi il était question, mais l'ambiance était très sympa : des groupes de danseurs bariolés qui défilent au son de musiques plus ou moins traditionnelles, et qui se marrent. Du coup nous y sommes restés un peu plus longtemps que prévu...

Ah ben tiens, une fois de plus... et non, nous n'étions pas tout seuls. Va falloir s'y faire.
Des danseurs, donc (en l’occurrence, des danseuses).
Mais aussi des portes-drapeaux badass.

Et encore des danseurs, etc.
Et voilà pour notre premier jour de visite dans Tokyo. Et en dépit des courbatures qui nous harcèlent, de la fatigue qui nous accable et de nos tendons qui hurlent, il reste trois jours, et encore plein de trucs à voir... mais quel est donc leur secret ?!


KoXxX faisant fi des courbatures et de l'adversité au moyen d'une double-glace au parfum douteux.
À la prochaine ! :)

vendredi 2 septembre 2011

Tokyo, épisode 1 : "Scories, courbatures et yukatas."

"QUOI ? Un nouveau billet sur Chaussette ?! Impossible ! Sorcellerie !"

Comme je te comprends, ami lecteur. Depuis quelques mois déjà, la mort dans l'âme, tu t'es fait à cette pénible idée : Chaussette n'est plus. Sans explication, sans justification, le blog dépérit, laissé à son triste sort sur le bas côté de l'autoroute internet, comme une vulgaire, euh... chaussette. Et oui. Les jours s'enchaînent et ton lecteur de flux reste désespérément muet. Tes visites s'espacent, car, à quoi bon ? Rien ne bouge, rien ne change. Même ce stupide générateur de phrase aléatoire ne t'amuse plus. Et puis, ce matin, l’impensable, enfin, se produit... mais avant de plonger dans le détail de nos dernières idioties trépidantes aventures, petite explication sur l'angoissant silence de ces derniers mois.

D'une part, dans les quatre derniers mois, il ne s'est pas passé grand chose, pour être franc. Pas grand chose de racontable, ou que nous n'ayons déjà fait... quant à la vie quotidienne à Singapour, nous en avons plus ou moins fait le tour. Comme si cela ne suffisait pas, notre plume a trouvé une nouvelle cible : ça s'appelle Énergie fossile, c'est un blog à plusieurs mains, et ça nous permet de rouspéter tous ensemble sur des sujets divers et variés. Enfin, sur un plan plus professionnel, les choses ont pas mal changé (dans le bon sens, hein, pas de panique), mais ce ne fut pas sans heurt, car nos amis des services administratifs singapouriens se sont montrés pugnaces. Et affronter la toute puissante inertie d'une administration, l'air de rien, ça occupe. Bref. Nous sommes de retour, plus que quelques mois à passer sur place, autant vous dire qu'on va en profiter.

Entrons sans plus attendre dans le vif du sujet.

Comme le titre de ce billet le laisse fort subtilement supposer, c'est à Tokyo que nous avons décidé de jeter nos sacs à dos la semaine dernière... et plus particulièrement chez l'ami KoXxX, qui a la bonne idée d'y faire un VIE. Un petit saut par Hong Kong, et nous voilà sur place :

Premier contact avec le Japon : le légendaire métro de Tokyo, dont la réputation n'est pas usurpée. Le réseau est presque aussi bordélique que le métro parisien, mais en beaucoup plus propre (et écrit en japonais).
Toi aussi dis bonjour au KoXxX, à l'aise comme un poisson dans un bar à sushis (euh...).
À peine arrivés, nous repartons déjà. Premier objectif : le Mont Fuji (oui, les volcans, on aime bien), à environ deux heures de Tokyo. Le nec plus ultra consiste à faire la grimpette de nuit, de manière à profiter du lever du soleil depuis le sommet, aux alentours de 5h00 du matin. Nous décidons donc d'attaquer la montée un peu après 22h30. La nuit sera blanche, mais le jeu devrait en valoir la chandelle.

Début de la nuit, on fait encore les malins.

6 heures plus tard, nous sommes piles à l'heure pour le début du spectacle : c'est super chouette, même si on se pèle. À 3776 mètres d'altitude, une petite laine n'est pas un luxe.

Epic picture is epic.

"Tiens, on est plusieurs à avoir eu la même idée." Grimper le mont Fuji n'est pas vraiment une expérience en solitaire, des milliers de personnes le font chaque été. À tel point que le dernier kilomètre de montée se fait en suivant une longue file d'attente de randonneurs, où l'on passe plus de temps à attendre qu'à marcher.

Après une (trop) courte heure de pause, il est grand temps de repartir (avant que le sommeil ne nous rattrape). Nous décidons de redescendre de l'autre côté du volcan, puisque la prochaine étape de notre périple s'y trouve. Une bonne idée a priori...

... à ceci près que le sentier sur cette face de la montagne est long comme la mort, avec un finish de 8 kilomètres en ligne droite face à la pente, sur lit de scories. Nos genoux en pleurent encore. À l'arrivée, notre expédition aura duré 14 heures (pauses comprises), pour un dénivelé total de 1400 mètres en montée puis 2300 mètres en descente. Blarf.
La suite de notre plan consiste à s'effondrer dans une guesthouse de Hakone, petite ville fameuse pour ses "onsens" (bains thermaux), et pour son panorama sur le lac Ashi, qui reflète quand le temps le permet l'écrasante majesté du Fuji-san. Mais pas seulement :

Pour la petite histoire, il se trouve que Hakone et la Tokyo-3 d'Evangelion ne sont qu'une et même ville. Les connaisseurs apprécieront. Evangelion, c'est LA série d'animation japonaise, cultissime de chez cultissime, ça parle de robots géants, de fin du monde, de relations humaines, et personne n'est vraiment en mesure de dire comment ça se finit. Autant dire que ça déboîte.
Bref. À notre arrivée à la guesthouse, nous avons l'heureuse surprise de constater que les propriétaires ont choisi de l'aménager selon la tradition japonaise.

Tatamis, table basse et futons, ou comment récupérer en adoptant la "zen attitude". Et accrochés au mur, vous aurez reconnu...
... des yukatas ! De rigueur pour profiter des sources chaudes.
Le brouillard ne se levant pas depuis notre descente du volcan, nous repartirons sans avoir vu le mont Fuji depuis la vallée... tant pis pour cette fois. Une bonne journée de repos n'est pas de refus, et Hakone est une ville agréable. Une fois nos jambes de nouveau (à peu près) fonctionnelles, et après s'être délestés d'un demi-kilo de scories et cendres diverses, nous retournons sur Tokyo, que nous comptons explorer comme il se doit pendant le reste de la semaine.

La suite très bientôt, stay tuned.

Pour un autre compte-rendu des évènements "same same, but different", surveillez donc cette page attentivement, il devrait s'y passer des trucs dans les prochains jours...