Pour ceux qui éventuellement se demandent "mais pourquoi Part 2 ?!", cliquez précisément ici pour accéder à la première partie de ce billet, et obtenir une réponse.
Malacca, tout le monde vous le dira, c'est la ville historique de la Malaisie. Le slogan officiel de l'office du tourisme du pays est d'ailleurs le suivant : "visiter Malacca, c'est visiter la Malaisie". Et de ce point de vue on ne sera pas déçu. Malacca, non contente d'avoir été LE port d'Asie du sud-est commerçant avec toute les puissances alentours (Chine, Siam, Inde et même les Arabes, qui passaient par la route de la soie), a été tour à tour, dans sa période "coloniale" (ou plutôt "colonisée", comme il conviendrait de l'appeler), portugaise, hollandaise, puis anglaise avant de revenir à qui de droit, les malais bien entendu (mais beaucoup plus tard).
Sa culture est également fortement empreinte par la culture chinoise, dont les ressortissants se sont installés en masse au 15ième siècle, pour donner la culture "Baba Nyonya", ou encore les péranakans, comme on les appellent à Singapour. Malacca compte aujourd'hui plus de 40% de chinois, pour 50% de malais et 10 % de divers et variés, dont les "cristao", les descendants des colons portugais, catholiques (ces derniers parlant un dialecte issu du portugais des premiers colons, qui n'est plus compris au Portugal).
Après les faits et détours de l'histoire, place à la visite. On commence par une colline, St Paul's Hill, qui abrite la plupart des ruines coloniales. Il y a tout d'abord la porte "porta Santiago", une des 6 portes originelles du fort portugais qui ceinturait la ville. Il fut détruit par les anglais et seuls les efforts de Sir Raffles (le père fondateur de Singapour, qui aimait bien les vieux trucs) sauvèrent la dernière porte de la destruction.
On oblique ensuite pour aller au palais du sultan. Car pour ceux qui ne le savent pas, la Malaisie est musulmane, et ce depuis le XVème siècle, par l'intermédiaire des marchands arabes dont je vous ai déjà parlé. Le palais est très beau, tout en bois, et monté sans un seul clou, et même si ce n'est qu'une réplique que l'on visite, le bâtiment est très impressionnant. On y détaille les habits locaux, les coutumes, les histoires locales, notamment celle des 5 guerriers dont vous allez bientôt entendre parler.
A cela il faut ajouter les jardins, car tout bon sultan à un jardin interdit. Le panneau nous explique qu'il n'y a pas de preuve formelle que ce jardin existait mais comme tous les autres palais des sultans en avaient un, on voit pas pourquoi celui là ferait exception, d'autant qu'il est censé être le fleuron des palais. Le jardin interdit est bien entendu réservé aux femmes, pour leurs jeux... machisme quand tu nous tiens.
Je vais maintenant vous expliquer une des légendes fondatrices de Malacca : la légende des 5 guerriers. Il était une fois, au XVième siècle, cinq amis d'enfance avec quasiment le même nom (Hang Tuah, Hang Jebat, Hang Kasturi, Hang Lekir et Hang Lekiu - les trois derniers étant dans cette anecdote des PNJs de second plan, inutile de les retenir), tous plus balaises les uns que les autres, qui un jour sauvent la vie du sultan Mansur Shah et de se faire enrôler par ce dernier. Il échoit à Hang Tuah d'être le commandant de la garde rapprochée du Shah, ce qui ne tarde guère à attiser les convoitises. Les méchants intrigants de la cour répandent le bruit que Hang Tuah, avec le peu d'honneur qui le caractérise, se tape une des concubines du roi, et ce dernier, bête comme ses pieds, ordonne son exécution. Le premier ministre, un soupçon plus subtil que son supérieur, est persuadé de l'innocence du gentil guerrier, le sauve en catimini de l'exécution et le cache, disons dans les bois pas loin. Pendant ce temps là au palais, son ami (parmi les 5) Hang Jebat, en apprenant l'ignominie du sultan rentre en mode berserk (rage incontrôlable, qui a un nom en malais : "amok") et commence à tout tuer sur son passage pour se frayer un chemin jusqu'au sultan. Le sultan comme à se faire légèrement dessus et regrette amèrement son acte, quand le bon premier ministre lui révèle sa supercherie. Le sultan ne se sent plus de joie et ordonne d'aller chercher Hang Tuah pas loin dans les bois pour le sortir de ce mauvais pas. S'en suit un face à face déchirant entre Hang Jebat et Hang Tuah, où le premier lui fait part de son incrédulité et de sa colère tandis que l'autre, lui explique qu'il doit le combattre quand même pour son honneur. Après une lutte acharnée de trois jours et trois nuits devenue légendaire, Hang Tuah tue son ami de toujours avec son non moins légendaire Kriss, forgé avec 20 métaux différents, et possédant paraît-il de fabuleux pouvoir (probablement une arme Vorpale +1 ou +2, l'Histoire ne le dit pas). La fin.
Mais pourquoi vous raconte-t-on cette histoire ? Et bien comme les malais sont fiers de leurs traditions, on retrouve les noms des deux frères ennemis un peu partout en ville, les rues nommées en leur honneur pullulent, ou encore...
Pour continuer la visite, direction China Town, paré de ses plus beaux atours le nouvel an chinois, qui tombe cette année le jour de la saint-Valentin. Voici un exemple de ce que l'on appelle la culture Nyonya :
On pousse plus avant dans le quartier pour aller rendre visite au plus vieux temple chinois de Malaisie. L'extérieur est fort beau, mais c'est la foule en dévotion à l'intérieur qui nous attire le plus.
Deux ruelles plus loin, nous allons nous recueillir devant la tombe de Hang Jebat, au destin cruel que nous avons narré susditement.
Le soir, on décide d'aller manger au Portuguese Settlement, dont le guide du Routard nous précise qu'il n'y a rien à y voir mais tout à y manger, ce qui nous arrange. Arrivés sur place on ne sera pas déçu, il n'y a effectivement rien à voir (à part une jetée sur la mer et une fête de village), mais par contre tout les restaurants sont pleins et ils nous faudra attendre dûment notre place. Au repas poisson à la portugaise pour Bertrand et des crevettes à la vapeur pour moi. Je voulais prendre du crabe, mais c'était minimum deux, et je n'étais pas sur de pouvoir tout contenir. Comme d'habitude les tarifs défient toute concurrence.
Un petit détail. Avant de partir on nous a répéter un peu partout que tout risquait d'être fermé pour cause de nouvel an chinois. A tel point, que l'on est parti avec 4 instant noodles, pour être sur de ne pas mourir de faim dans ces contrées hostiles. Cependant sur place, force est de contaster que "fermé" en France et "fermé" en Malaisie sont deux concepts opposés. On vous laisse juger :
Le lendemain on s'est levé tard et on a décidé de faire un parc avec des maisons grandeurs natures de malaisie et d'ailleurs (Mini Malaysia). Sachez juste que ça ne vaut pas le détour, que la musique qui y est diffusée (fort en plus) est exécrable et que le seul fait notoire est la suée que l'on s'est pris dans le bus du retour avec nos compagnons d'infortune. Du coup, pour terminer ce billet, quelques images supplémentaires de Malacca, en vrac :
En espérant que cette visite vous aura plu, en ce qui nous concerne ce week-end nous a donné envie de retourner en Malaisie... sur ce, salutations !
Malacca, tout le monde vous le dira, c'est la ville historique de la Malaisie. Le slogan officiel de l'office du tourisme du pays est d'ailleurs le suivant : "visiter Malacca, c'est visiter la Malaisie". Et de ce point de vue on ne sera pas déçu. Malacca, non contente d'avoir été LE port d'Asie du sud-est commerçant avec toute les puissances alentours (Chine, Siam, Inde et même les Arabes, qui passaient par la route de la soie), a été tour à tour, dans sa période "coloniale" (ou plutôt "colonisée", comme il conviendrait de l'appeler), portugaise, hollandaise, puis anglaise avant de revenir à qui de droit, les malais bien entendu (mais beaucoup plus tard).
Sa culture est également fortement empreinte par la culture chinoise, dont les ressortissants se sont installés en masse au 15ième siècle, pour donner la culture "Baba Nyonya", ou encore les péranakans, comme on les appellent à Singapour. Malacca compte aujourd'hui plus de 40% de chinois, pour 50% de malais et 10 % de divers et variés, dont les "cristao", les descendants des colons portugais, catholiques (ces derniers parlant un dialecte issu du portugais des premiers colons, qui n'est plus compris au Portugal).
Après les faits et détours de l'histoire, place à la visite. On commence par une colline, St Paul's Hill, qui abrite la plupart des ruines coloniales. Il y a tout d'abord la porte "porta Santiago", une des 6 portes originelles du fort portugais qui ceinturait la ville. Il fut détruit par les anglais et seuls les efforts de Sir Raffles (le père fondateur de Singapour, qui aimait bien les vieux trucs) sauvèrent la dernière porte de la destruction.
En bas de la colline, la porte, et en haut, l'église St Paul. Et au premier plan, on ne vous présente plus la meute de trishaws.
À l'intérieur de l'église (dont le toit n'est plus qu'un souvenir) sont exposé des pierres tombales : en effet, après le départ des portugais (qui utilisaient l'église normalement), les hollandais s'en servirent comme cimetière.
Quelques-unes des pierres tombales arborent des symboles bien mystérieux...
On oblique ensuite pour aller au palais du sultan. Car pour ceux qui ne le savent pas, la Malaisie est musulmane, et ce depuis le XVème siècle, par l'intermédiaire des marchands arabes dont je vous ai déjà parlé. Le palais est très beau, tout en bois, et monté sans un seul clou, et même si ce n'est qu'une réplique que l'on visite, le bâtiment est très impressionnant. On y détaille les habits locaux, les coutumes, les histoires locales, notamment celle des 5 guerriers dont vous allez bientôt entendre parler.
Le palais, monté sur pilotis, comme toutes les habitations traditionnelles malaises. L'original a brûlé dans un incendie...
L'intérieur, aménagé en musée sur trois étages.
A cela il faut ajouter les jardins, car tout bon sultan à un jardin interdit. Le panneau nous explique qu'il n'y a pas de preuve formelle que ce jardin existait mais comme tous les autres palais des sultans en avaient un, on voit pas pourquoi celui là ferait exception, d'autant qu'il est censé être le fleuron des palais. Le jardin interdit est bien entendu réservé aux femmes, pour leurs jeux... machisme quand tu nous tiens.
Bon, on vous l'accorde ils sont quand même pas mal du tout ces jardins, même sous un soleil de plomb. Vous remarquerez que je suis en jeans T-shirt, non pour la fraîcheur qu'offre ses vêtements mais par respect pour l'autochtone.
"De l'eau... blaaarg."
Je vais maintenant vous expliquer une des légendes fondatrices de Malacca : la légende des 5 guerriers. Il était une fois, au XVième siècle, cinq amis d'enfance avec quasiment le même nom (Hang Tuah, Hang Jebat, Hang Kasturi, Hang Lekir et Hang Lekiu - les trois derniers étant dans cette anecdote des PNJs de second plan, inutile de les retenir), tous plus balaises les uns que les autres, qui un jour sauvent la vie du sultan Mansur Shah et de se faire enrôler par ce dernier. Il échoit à Hang Tuah d'être le commandant de la garde rapprochée du Shah, ce qui ne tarde guère à attiser les convoitises. Les méchants intrigants de la cour répandent le bruit que Hang Tuah, avec le peu d'honneur qui le caractérise, se tape une des concubines du roi, et ce dernier, bête comme ses pieds, ordonne son exécution. Le premier ministre, un soupçon plus subtil que son supérieur, est persuadé de l'innocence du gentil guerrier, le sauve en catimini de l'exécution et le cache, disons dans les bois pas loin. Pendant ce temps là au palais, son ami (parmi les 5) Hang Jebat, en apprenant l'ignominie du sultan rentre en mode berserk (rage incontrôlable, qui a un nom en malais : "amok") et commence à tout tuer sur son passage pour se frayer un chemin jusqu'au sultan. Le sultan comme à se faire légèrement dessus et regrette amèrement son acte, quand le bon premier ministre lui révèle sa supercherie. Le sultan ne se sent plus de joie et ordonne d'aller chercher Hang Tuah pas loin dans les bois pour le sortir de ce mauvais pas. S'en suit un face à face déchirant entre Hang Jebat et Hang Tuah, où le premier lui fait part de son incrédulité et de sa colère tandis que l'autre, lui explique qu'il doit le combattre quand même pour son honneur. Après une lutte acharnée de trois jours et trois nuits devenue légendaire, Hang Tuah tue son ami de toujours avec son non moins légendaire Kriss, forgé avec 20 métaux différents, et possédant paraît-il de fabuleux pouvoir (probablement une arme Vorpale +1 ou +2, l'Histoire ne le dit pas). La fin.
Mais pourquoi vous raconte-t-on cette histoire ? Et bien comme les malais sont fiers de leurs traditions, on retrouve les noms des deux frères ennemis un peu partout en ville, les rues nommées en leur honneur pullulent, ou encore...
Étonnant, non ?
Pour continuer la visite, direction China Town, paré de ses plus beaux atours le nouvel an chinois, qui tombe cette année le jour de la saint-Valentin. Voici un exemple de ce que l'on appelle la culture Nyonya :
Ce sont des maisons très profondes, qui on souvent un jardin de l'autre coté que l'on ne voit pas. Les décorations devant sont colorés avec des motif floraux.
On pousse plus avant dans le quartier pour aller rendre visite au plus vieux temple chinois de Malaisie. L'extérieur est fort beau, mais c'est la foule en dévotion à l'intérieur qui nous attire le plus.
La magnifique porte du temple, qui rend cependant difficilement justice à la majesté de l'ensemble (bien trop majestueux pour entrer dans mon cadre, surtout depuis une rue aussi étroite).
Il y a de l'encens partout et certains en tiennent par paquet dans leur main au dessus du front et se penchent, on le suppose, aux cadences de leur prière silencieuse.
Deux ruelles plus loin, nous allons nous recueillir devant la tombe de Hang Jebat, au destin cruel que nous avons narré susditement.
Remarque intéressante, en nous retournant pour partir, nous découvrons un soutien gorge bleu turquoise à dentelle, ma foi, d'un fort beau gabarit. Sans doute échappé d'une des terrasses avoisinantes, sa présence en ces lieux sacro-saints cernés de barbelé (si, si) nous a bien fait rire.
Le soir, on décide d'aller manger au Portuguese Settlement, dont le guide du Routard nous précise qu'il n'y a rien à y voir mais tout à y manger, ce qui nous arrange. Arrivés sur place on ne sera pas déçu, il n'y a effectivement rien à voir (à part une jetée sur la mer et une fête de village), mais par contre tout les restaurants sont pleins et ils nous faudra attendre dûment notre place. Au repas poisson à la portugaise pour Bertrand et des crevettes à la vapeur pour moi. Je voulais prendre du crabe, mais c'était minimum deux, et je n'étais pas sur de pouvoir tout contenir. Comme d'habitude les tarifs défient toute concurrence.
Miôm, miôm, miôm.
Un petit détail. Avant de partir on nous a répéter un peu partout que tout risquait d'être fermé pour cause de nouvel an chinois. A tel point, que l'on est parti avec 4 instant noodles, pour être sur de ne pas mourir de faim dans ces contrées hostiles. Cependant sur place, force est de contaster que "fermé" en France et "fermé" en Malaisie sont deux concepts opposés. On vous laisse juger :
Le soir du nouvel an chinois, désertique.
Le lendemain on s'est levé tard et on a décidé de faire un parc avec des maisons grandeurs natures de malaisie et d'ailleurs (Mini Malaysia). Sachez juste que ça ne vaut pas le détour, que la musique qui y est diffusée (fort en plus) est exécrable et que le seul fait notoire est la suée que l'on s'est pris dans le bus du retour avec nos compagnons d'infortune. Du coup, pour terminer ce billet, quelques images supplémentaires de Malacca, en vrac :
Vue sur China Town depuis l'autre rive.
Les trottoirs de China Town demandent une vigilance de tous les instants... on frôle la mort à chaque pas.
Un des arbres monumentaux qui ornent tranquillement l'une des rues piétonnes de la ville. Impressionnant.
Sur les quais, on trouve cette roue, autrefois utilisée pour alimenter les docks en eau douce provenant de la rivière.
Coucher de soleil depuis St Paul's hill... la silhouette sans âge de la caravelle qui se détache au loin est celle du musée maritime.
En espérant que cette visite vous aura plu, en ce qui nous concerne ce week-end nous a donné envie de retourner en Malaisie... sur ce, salutations !
3 commentaires:
Mmmm... les noms quasiment identiques. Voilà un truc auquel on avait pas pensé pour faire chier Bébert :D
J'aime beaucoup les caddys blindés aux noms évocateurs. En fait tous ces militaires sont des grands pou-êtes, c'est ça leur problème...
Incooooommiiiiing!!!
J-jesaispascombien!
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