jeudi 18 février 2010

Malacca - Part 1

Ce week-end, c'était le nouvel an chinois, avec son lot de festivités, mais surtout ses deux jours de congés pour les travailleurs... et pour 4 jours d'appréciable oisiveté, c'est à Malacca que nous avons jeté l'ancre. Première petite parenthèse : en Malaisie, on dit Melaka et non Malacca, vous risquez d'entendre (ou plutôt de lire) l'un ou l'autre tout au long de ces billets. Oui, "ces" billets avez-vous lu, ce qui nous amène au deuxième petit détail : pour des raisons pratiques (essentiellement pour le confort de lecture et de navigation sur le blog), notre première excursion en Malaisie sera découpée en deux parties (d'où le titre - très explicite - de ce billet).

Passons allègrement sur le trajet (7 heures de bus, dont 2 pour passer la frontière singapourienne... kof, kof). Notre premier contact avec Malacca se trouve être la Melaka Sentral Station, que vous aurez probablement identifié comme la gare routière de la ville.

Le vaste bâtiment abritant la gare routière, beaucoup plus fourni en restaurants et boutiques de fringues diverses qu'en services réellement liés au réseau routier... un endroit bruyant, grouillant de monde, et donc accueillant pour l'expatrié moyen en mal de dépaysement.

Après quelques minutes bien méritées de restauration (car il fait faim), nous mettons le cap vers le prochain bus en partance pour Malacca, et cette étape vaut en elle-même son pesant de cacahuètes. D'une part parce que les bus sont bien plus pittoresques que leurs homologues singapouriens :

Des vrais bus comme on les aime, sans la clim' réglée sur -8°C, sans l'affichage digital des arrêts qui ne marche qu'une fois sur deux, sans système de validation des tickets automatique...

... et avec un intérieur des plus rustiques, mais où il manque rarement des places assises.

D'autre part, parce que la relax-attitude transpire dans la gestion des voyages en bus, et c'est tant mieux (oui, je m'étale sur ces histoires de bus, mais je pense qu'une analyse sociale des différences entre malaisiens et singapouriens pourrait être faite en se basant sur la comparaison de leurs systèmes de transport respectifs) : ici, l'achat du billet se fait parfois en montant, des fois en descendant, et d'autres fois un monsieur circule et le fait payer en cours de route ; il y a bien des arrêts de bus, mais on les respecte rarement, et le chauffeur s'arrête volontiers ailleurs que prévu, en fonction des demandes des gens ; il est bien difficile de dire quel bus va où, et bien peu sont les élus à le savoir... le mieux reste de héler un bus en approche, et de demander au chauffeur s'il passe pas trop loin de là où l'on souhaite descendre. Quant au tarif, il oscille entre 1 RM (monnaie de la Malaisie, le Ringgit) et 2,50 RM par trajet, et dépend de moult paramètres mystérieux... on est bien loin de la rigueur du système singapourien millimétré et de sa double validation du ticket (à l'entrée et à la descente). Bref. Vingt minutes et quelques profondes réflexions sur la nature de l'Homme plus loin, nous descendons sur la place centrale de Malacca, où la température doit bien flirter avec les 35°C en cette fin d'après-midi, aussi nous hâtons-nous vers notre foyer en cette terre inconnue.

Pour ces quelques jours, nous avons choisi comme base d'opération une guesthouse, comprendre par là une maison aménagée par son propriétaire pour recevoir des hôtes. On se loge ainsi chez l'habitant, pour une somme modique, on rencontre d'autres voyageurs, on récolte des astuces de la part du maître de maison, tout en ayant un aperçu des lois de l'hospitalité locales. Plutôt sympa, en somme.

Le living-room de la guesthouse, avec moult vieux trucs que ne renieraient pas un brocanteur, notamment le vieux gramophone... sinon, sachez que l'on enlève systématiquement ses chaussures dès que l'on entre dans la demeure d'autrui ici.

Un brin requinqués par notre passage dans ce havre de fraîcheur (disons que l'on y survit à 30°C, ce qui constitue un net progrès par rapport à l'extérieur), nous repartons à l'aventure à travers les rues de la ville. Cette dernière est d'une dimension beaucoup plus humaine que Singapour, et, surtout, possède un centre historique, avec ses vieux bâtiments, ses ruines... choses dont Singapour n'est (hélas) pas dotée. L'aseptisation de Singapour n'a pas eu lieu ici, les quartiers se suivent et ne se ressemblent pas.

Malacca est connue en Malaisie comme étant la ville rouge, vous comprendrez aisément pourquoi.

La ville est traversée par un canal, porteur d'une bien maigre fraîcheur, qui n'est cependant pas malvenue.

Sur les bords d'une artère de la circulation, on tombe sur une petite rue désuète à l'abandon, qui donne sur le front de mer, encombré d'immeubles en construction.

Vue depuis la terrasse de notre guesthouse : un troupeau de tôle ondulée d'où émerge les élégantes toitures des temples chinois, dominés par la robuste carcasse d'une barre HLM vieillissante.

Le mieux pour se rendre compte d'une ville, c'est de prendre de la hauteur... oui, c'est bien un sigle Carrefour que vous apercevez au loin sur le haut du gros bâtiment couleur sable. Mais les plus observateurs d'entre vous ne manqueront pas de s'interroger sur les silhouettes jaunes fluos en bas, près des vestiges en ruines...


Et sous vos yeux ébahis par tant de kitschitude, voici les trishaws, ZE moyen de locomotion tape-à-l'oeil made in Malacca... imaginez donc cette engin, dont l'isostatisme douteux est un défi à l'imagination du concepteur mécanique, déambulant par paquet de trois ou quatre sur fond de musique techno/pop/rock/ringarde/langoureuse (généralement tout à la fois, puisque chaque véhicule met sa propre sono à fond), et proposant ses services pour transporter une ou deux personnes au mépris des (rares) règles de sécurité routière en activité. Les touristes comme les locaux l'utilisent beaucoup, et pour avoir essayer, c'est vraiment sympa pour se promener en ville.
Et la nuit, accrochez-vous, ça donne ça :

Là encore, regarder cette vidéo en écoutant un remix techno des Lacs du Connemara ne nuirait pas à son réalisme.

Et pendant ce temps-là, à China Town (et oui, y'en a une là-bas aussi), on se prépare au nouvel an chinois :

Du rouge et de l'or partout, et des tentures qui s'installent. La grande rue de China Town a été bloquée pour l'occasion, ce qui n'est pas du luxe dans cette ville où la circulation des voitures ne connaît pas de trêve.

Avec la nuit s'illuminent les multiples lampions qui décorent chaque maison, et la rue baigne dans une lueur orangée. Partout, des stands de ventes sont installés, détaillant au choix de la nourriture (très étrange parfois), des bibelots, ou des boissons variées.

Très vite, la rue se remplit d'une foule dense, au son des musiciens installés par-ci par-là, et des pétards qui éclatent un peu partout. Ces derniers continueront d'ailleurs de se faire entendre pendant au moins deux jours, à n'importe quelle heure.

C'est sur ces images festives, et en vous souhaitant un agréable passage dans l'année du Tigre, que prend fin ce premier biller sur Malacca, avec comme conclusion très rapide : la Malaisie, c'est chouette.
La suite très rapidement, c'est promis !

1 commentaire:

Fab a dit…

OUAHOU.

Les photos, elles vendent du rêve ! Je suis particulièrement fan de la dernière !

La suite la suite ! :D